" LA NAISSANCE DES FÉES "
(la réalisation)
Chaque femme, pendant la séance, avait pour travail (mission) d’aller vers un calme, une sérénité, tout en accomplissant aussi dans sa quête les gestes de la prière.
Il ne s’agissait pas d’une relation à un dieu. Par conviction, beaucoup de ces femmes n’auraient pu le faire. Le propos – pendant que la pose du " modèle " reprenait les attitudes de la prière chrétienne – était de descendre en soi, avec les facultés de concentration présentes à ce moment. Peu importait le degré effectif de la paix rencontrée. Chacune, un jour précis, avec ses préoccupations, ses difficultés, avait choisi de se donner, se présenter sincèrement à cette quête.
Sa mission était accomplie.
Les visages reflétaient le travail intérieur. Leur neutralité, leur rayonnement, ou préoccupation parfois, leur relative difficulté à cette intériorisation était considérée et répondait aussi à ma demande.
J’avais exclu dès le premier rendez-vous qu’un visage exprima l’extase, la passion, la pitié, la peine. Il s’agissait de tendre vers la quiétude.
A ce premier rendez-vous s’effectuait une " pré-séance ". La femme, nue, apprenait comment je travaillais. Aussi, ce premier contact photographique permettait d’aborder l’appréhension éventuelle, pour certaines, de la première fois.
Ces femmes ne sont pas des modèles, ou très occasionnellement. Elles sont comédiennes, danseuses, passionnées et parfois professionnelles, ou humaines touchées par le projet, et surtout toutes concernées et vivantes.
Pendant la pré-séance, qui précédait donc la séance officielle, le photographe et le modèle se rencontraient en situation photographique et les premiers indices de la future collaboration étaient transmis.
Ces femmes étaient un peu déjà des Fées.
Je suis content de les avoir rencontrées
Hubert Didona
Le 5 mars 1994
© texte et photographies tous droits réservés de l’auteur