Les Signes du Ciel

LES SIGNES DU CIEL

Essai pour une narration relatée
des voyageuses enchantées.

Le chemin du plaisir, parcours personnel aux paysages discrets, n'offre pas de possibilité de partage, mais la joie ressentie à l'avènement du plaisir de l'autre permettra d'unir son émotion à cette jouissance dans une communion affective possible.

Alors que savons-nous donc comprendre de cette sensation singulière sinon l’importance extrême de ce qui est vécu à ce moment-là ?

Nous pourrions aussi nous interroger sur les repères (et les repaires) de ce voyage qui, même solitaire, anéantit le temps, démesure les relations, réconcilie l’être du présent avec le plus profond de lui-même, lui restituant une dimension dont la vie lui fait parfois douter.

Que sont les signes de cette rencontre invisible, aboutissement d’un itinéraire pourtant donné, et demeuré secret ?
Le plaisir envahissant le corps, débordant la conscience, sur ces visages qui écoutent leur âme, sur ces gestes procréant l’infini : les détails essentiels du trajet sont ineffables.

Que racontent alors les photographies au spectateur étranger ? Seule sa sensibilité saura les paroles prononçables et justes ; l’intime s’accompagne mais échappe au récit et entre le corps et le ciel, il en devient médiateur.

Les indices qui en rendraient possible sa perception s’apprécieraient uniquement en accompagnant " la voyageuse " jusqu’à la rencontre de son histoire, aux portes communes à notre monde, seulement. Après nous ne la comprendrions plus, les signes du ciel relaieraient son silence. Nous nous présenterions alors, humblement, comme devant le secret des étoiles.

Les " voyageuses immobiles ", constellations sensibles, auront le regard " ailleurs ", et nous visiteurs invités, poserons un regard (limité, malgré nous, à notre imaginaire) sur ces regards vers " l’ailleurs ".

Cette fragile recherche photographique, commencée en 1987, a été conçue comme une série de reportages intentionnellement réalisés sans artifice.

La sincérité et la volonté de ces femmes de nous confier leur chemin de " voyageuses enchantées " ont permis ces photographies. Ainsi que pour leur générosité, qu’elles en soient remerciées à chaque regard.

Hubert DIDONA,
le 26 octobre 1996.

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